Qu’est-ce que sont les microplastiques ?

Le plastique est un polymère issu de la pétrochimie (donc du pétrole) utilisé comme matériau dans presque tous les secteurs d’activités, y compris en cosmétique, sous forme de polymère dissous (liquide) comme agent texturisant, épaississant ou stabilisant. Le souci, c’est que les plastiques se fragmentent spontanément avec le temps en plus petites particules, jusqu’à devenir ce qu’on appelle des « microplastiques » (≤ 5 mm) ou « nanoplastiques » (≤ 1µm).

Photo : Oregon State University

Les microplastiques dans le corps

Ces micro- et nanoplastiques peuvent traverser les membranes biologiques et s’immiscer dans notre corps. Certains plastiques ou plastifiants présentent déjà de nombreuses preuves d’effets nocifs sur la santé humaine, tel que le bisphénol A, classé par l’OFSP de « perturbateur endocrinien » et dont l’utilisation dans les biberons a été interdite dans toute l’Europe en 2011.

Les scientifiques pensent aujourd’hui que les microplastiques peuvent agir sur la fertilité masculine, notamment comme suppresseur de la testostérone. Les phtalates, par exemple, ont fait l’objet de nombreuses études mettant en évidence leur association à des anomalies génitales, telles qu’une réduction de la taille du pénis, une descente incomplète des testicules ou des troubles érectiles1-4. Bien qu’un certain nombre de phtalates aient été interdits par l’Union Européenne, d’autres sont inscrits dans le règlement REACh  comme substances préoccupantes mais sont toujours autorisés en Suisse (notamment dans les cosmétiques) à condition de ne pas dépasser une teneur de 0.1% du poids total de l’objet. 

Autre bilan alarmant, une méta-analyse incluant des données sur 42 935 hommes du monde entier a démontré que la qualité du sperme a décliné de 50 à 60% entre 1973 et 20115. Bien que l’association avec l’omniprésence des microplastiques ne puisse être prouvée, les auteurs suspectent fortement la pollution plastique d’en être une des causes. 

Les microplastiques dans l'environnement

Il n’y a aucune biodégradation du plastique. Une fois que le polymère a atteint une taille suffisamment petite, il peut facilement voyager dans l’eau et l’air, tout en se chargeant de polluants. Les plastiques finissent bien souvent malheureusement dans les océans où ils sont absorbés par la faune marine, causant à la fois une grande menace pour les espèces tout en se retrouvant dans la chaîne alimentaire.

Aucun plastique dans les produits Beyond Men's Care

Malgré ces données inquiétantes, près de 80% des cosmétiques contiennent des matières plastiques. Il existe pourtant des alternatives naturelles qui remplacent le rôle joué par les plastiques dans les cosmétiques. En effet, il est possible d’utiliser des gommes naturelles à la place d’épaississants plastiques, ou des émulsifiants à base de matières premières renouvelables. C’est pourquoi chez Beyond Men’s Care, nos formulations ne contiennent aucun type de plastique, que ce soit des phtalates, des polymères dissous, colloïdaux ou des crosspolymères.

Comment repérer les polymères et microplastiques dans les produits ?

Sur la liste INCI du produit, il faut repérer les terminaisons en -one, -oxane, -siloxane, -polymer, -vinyl, -cellulose, qui sont des plastiques. Ils peuvent aussi contenir -co-, -polymer-, -acrylate-, -polyquat-, -carbomer-. Enfin, vous pouvez reconnaître les polymères poly-ethylenes glycol (PPG) et polypropylene glycol (PPG).

Références

1.  Thompson RC, Moore CJ, vom Saal FS, Swan SH. Plastics, the environment and human health: current consensus and future trends. Philos Trans R Soc Lond B Biol Sci. 27 juill 2009;364(1526):2153‑66.

2.  Swan SH, Main KM, Liu F, Stewart SL, Kruse RL, Calafat AM, et al. Decrease in Anogenital Distance among Male Infants with Prenatal Phthalate Exposure. Environ Health Perspect. août 2005;113(8):1056‑61.

3.  Swan SH. Environmental phthalate exposure in relation to reproductive outcomes and other health endpoints in humans. Environ Res. oct 2008;108(2):177‑84.

4.  Kortenkamp A, Scholze M, Ermler S, Priskorn L, Jørgensen N, Andersson AM, et al. Combined exposures to bisphenols, polychlorinated dioxins, paracetamol, and phthalates as drivers of deteriorating semen quality. Environment International. 1 juill 2022;165:107322.
5.  Levine H, Jørgensen N, Martino-Andrade A, Mendiola J, Weksler-Derri D, Mindlis I, et al. Temporal trends in sperm count: a systematic review and meta-regression analysis. Hum Reprod Update. nov 2017;23(6):646‑59.

Par Valentine Du bois

Master en biologie médicale, Université de Lausanne, Suisse

Valentine est titulaire d'un Master en biologie médicale de l'Université de Lausanne après un bachelor à l'Université de Genève. Au cours de son Master, Valentine s'est spécialisée dans les domaines de la pharmacologie et de la toxicologie, en mettant en évidence la recherche appliquée en laboratoire pour le développement de nouveaux traitements. 

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